22 octobre 2012
L'important
- « L'important, c'est que l'enfant ait de bonnes habiletés langagières. Qu'ils les aient en français, en arabe, en chinois, c'est plus ou moins secondaire », me confirme, études à l'appui, Andréanne Gagné, professeure de didactique des langues à l'UQAM.
(Rima Elkouri, dans La Presse du 19 octobre 2012.)
« L'important, c'est que l'enfant ait de bonnes habiletés langagières. Qu'il les ait en français, en arabe, en chinois, c'est plus ou moins secondaire », me confirme, études à l'appui, Andréanne Gagné, professeure de didactique des langues à l'UQAM.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Improvisation 101 » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/rima-elkouri/201...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:28 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
21 octobre 2012
Bactérie mangeuse de chaire
Chaire ou chair; homonymes; orthographe.
- Le dernier miracle attribué à Kateri Tekakwitha est celui de la survie d'un jeune garçon [...] la bactérie mangeuse de chaire est entrée par sa lèvre et s'est propagée dans son corps.
(PC dans le site du Devoir, le 20 octobre 2012.)
Le contexte religieux peut faire penser à la chaire d'un prédicateur, c'est-à-dire à la tribune d'où il fait son sermon, mais on doit écrire bactérie mangeuse de chair.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Plusieurs délégations du Canada pour la canonisation de Kateri Tekakwitha » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/36196...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
08:46 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
19 octobre 2012
Des études statistiques indiquent...
- En fait, le sous-continent, pour avoir « cohabité » avec ses envahisseurs tout au long de son histoire, n’est pas l’« éponge » dont beaucoup d’essayistes et d’historiens la* qualifient.
(Guy Taillefer, dans Le Devoir du 9 octobre 2012.)
Beaucoup d'essayistes et d'historiens qualifient le sous-continent d'« éponge »; ils le qualifient d'« éponge » :
En fait, le sous-continent, pour avoir « cohabité » avec ses envahisseurs tout au long de son histoire, n’est pas l’« éponge » dont beaucoup d’essayistes et d’historiens le qualifient.
- Des études statistiques indiquent que l’incidence d’infarctus survient de dix à quinze ans plutôt* parmi les Indiens que parmi les Blancs.
Comme je l'ai déjà signalé, le contraire de plus tard, c'est plus tôt :
Selon des études statistiques, indiquent que l’incidence d’infarctus survient de dix à quinze ans plus tôt parmi les Indiens que parmi les Blancs.
Des études statistiques montrent que l’incidence d’infarctus survient de dix à quinze ans plus tôt parmi les Indiens que parmi les Blancs.
On écrirait cependant :
Je prendrais du riz plutôt que des frites.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 21 octobre à 18 h 45, je vois que la faute a été corrigée.
« Dédoublement de personnalité » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:18 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
18 octobre 2012
Diffusons, diffusons
- Le 5 mai, LCN diffuse la même entrevue diffusée dans deux émissions différentes, à quelques heures d’intervalle.
(Stéphane Baillargeon, dans Le Devoir du 17 octobre 2012.)
Le 5 mai, LCN diffuse la même entrevue diffusée dans deux émissions différentes, à quelques heures d’intervalle.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Conflit étudiant : le Conseil de presse multiplie les décisions » : http://www.ledevoir.com/societe/medias/361549/conflit-etu...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:29 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
17 octobre 2012
Je n'ai osé appelé
- Je n'ai osé appelé* [...]
(Pierre Foglia, dans La Presse du 15 octobre 2012.)
Le verbe appeler devait évidemment se mettre à l'infinitif. On dirait :
Je n'ai pas osé prendre cet objet sans sa permission.
Il fallait écrire :
Je n'ai osé appeler [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* À 11 h 32, je vois que la faute a été corrigée.
« Distanciation » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/pierre-foglia/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:45 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
16 octobre 2012
Suivre une charge de travail
- Et dans leur cas, les critères de sélection ont aussi une fonction pédagogique, celle de choisir les élèves qui seront capables de suivre un programme plus exigeant qu'ailleurs et une charge de travail plus élevée, et d'écarter les jeunes qui ne s'épanouiraient pas dans cet environnement.
(Alain Dubuc, dans La Presse du 15 octobre 2012.)
Suivre un programme, c'est très bien, mais suivre une charge de travail? Je proposerais :
[...] celle de choisir les élèves qui seront capables de suivre un programme plus exigeant qu'ailleurs et d'assumer une charge de travail plus élevée [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La stratégie du bordel » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/alain-dubuc/2012...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:26 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
15 octobre 2012
Des fonds qui proviennent des travailleurs et les employeurs
- Même s'il était ouvert à l'idée, il ne pourrait pas transférer au Québec des fonds qui proviennent des travailleurs et les employeurs des autres provinces.
(Alain Dubuc, dans La Presse du 17 septembre 2012.)
La préposition de se répète normalement :
Même s'il était ouvert à l'idée, il ne pourrait pas transférer au Québec des fonds qui proviennent des travailleurs et des employeurs des autres provinces.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Rapatrier pour rapatrier » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/alain-dubuc/2012...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:34 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
14 octobre 2012
Un choix bien choisi
- Mais puisque l’objectif de la CCMM est de convaincre le gouvernement d’assouplir sa position, et que ces assouplissements sont en discussion, on peut se demander si la force de la charge, et le choix du moment, ont été bien choisis pour atteindre le but visé.
(Jean-François Lisée dans son blogue, le 29 septembre 2012.)
Je suggérerais :
[...] on peut se demander si la force de la charge et le moment ont été bien choisis pour atteindre le but visé.
[...] on peut se demander si la force et le moment de la charge ont été bien choisis pour atteindre le but visé.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« "Indécent et immoral" : De la différence entre le lobby et la politique » : http://jflisee.org/indecent-et-immoral-de-la-difference-e...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:11 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
13 octobre 2012
La leçon que nous ont laissé les carrés rouges
- Mon propos – très cynique, j'en conviens – était que la leçon que nous ont laissé les carrés rouges, c'est que c'est en prenant la rue qu'on gagne ses combats.
(Lysiane Gagnon, dans La Presse du 2 octobre 2012.)
Rappelons une de nos premières leçons de grammaire : le participe passé employé avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct, si celui-ci précède le verbe. Les carrés rouges nous ont laissé quoi? Une leçon. Il fallait écrire :
Mon propos – très cynique, j'en conviens – était que la leçon que nous ont laissée les carrés rouges, c'est que c'est en prenant la rue qu'on gagne ses combats.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Les points sur les "i" » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/lysiane-gagnon/2...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
00:00 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
12 octobre 2012
Trop heureux
- Trop heureux d'avoir un scoop qui ferait à coup sûr augmenter la valeur marchande d'une station en déclin, la direction a décidé de diffuser, au moment même où Pauline Marois présentait son gouvernement, des extraits de l'entrevue.
(Nathalie Petrowski, dans La Presse du 24 septembre 2012.)
C'est la direction qui était trop heureuse.
- Pourtant, les faits existent. Ils sont consignés dans l'épais dossier juridique dont est constitué une bonne part de L'affaire Dumont.
Le dossier n'est pas constitué d'une bonne part de L'affaire Dumont; c'est plutôt une bonne part de L'affaire Dumont qui est constituée du dossier :
Pourtant, les faits existent. Ils sont consignés dans l'épais dossier juridique dont est constituée une bonne part de L'affaire Dumont.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La parole des malades » : http://www.lapresse.ca/debats/chroniques/nathalie-petrows...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:22 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
11 octobre 2012
On ne peut rien n'y faire
- Mais est-on à ce point impuissant qu’on ne puisse rien n’y* faire?
(Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir du 9 octobre 2012.)
Ne et rien suffisent à exprimer la négation; le second ne est de trop :
Voilà, nous sommes comme ça, personne ne peut rien y faire. (Sartre dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « cela, ça ».)
Il fallait écrire :
Mais est-on à ce point impuissant qu’on ne puisse rien y faire?
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* Le 21 octobre à 18 h 45, je vois que la faute a été corrigée.
« Le Québec et la mafia – Petite histoire d’une corruption tranquille » : http://www.ledevoir.com/societe/ethique-et-religion/36093...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
08:00 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
10 octobre 2012
Tenir rigueur au fils pour les politiques du père
Tenir rigueur à quelqu'un pour quelque chose, tenir rigueur à quelqu'un de quelque chose; tenir rigueur pour quelque chose, tenir rigueur de quelque chose; choix de la préposition; grammaire française; syntaxe.
- Accepter l’idée que l’Ouest ne peut s’ouvrir à Trudeau équivaut à dire que cette région n’a pas changé depuis 30 ans et que ses électeurs vont tenir rigueur au fils pour les politiques du père.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 29 septembre 2012.)
Tenir rigueur à quelqu'un d'une chose, peut-on lire dans le Lexis, c'est ne pas la lui pardonner. D'après les exemples que je relève dans les dictionnaires courants, on tient rigueur de quelque chose, et non pour quelque chose :
On ne peut pas lui en tenir rigueur. (Petit Robert.)
Je ne te tiendrai pas rigueur de ces mots qui ont dépassé ta pensée. (Multidictionnaire.)
Mlle Ventura et M. Escande jouèrent en tenue de ville la scène fameuse du quatrième acte de Bérénice. Expérience saisissante, à laquelle j'eusse voulu que M. Pierre Hamp assistât, lui qui tient rigueur à Racine de ses empereurs et de ses princesses. (Mauriac, dans le Trésor de la langue française informatisé.)
Il aurait fallu écrire :
Accepter l’idée que l’Ouest ne peut s’ouvrir à Trudeau équivaut à dire que cette région n’a pas changé depuis 30 ans et que ses électeurs vont tenir rigueur au fils des politiques du père.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Revue de presse – L’effet Trudeau. Déjà! » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/360324/l-effet-t...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:44 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
09 octobre 2012
Elle a obéit
Il a obéit, il a obéi; avoir obéit, avoir obéi; passé composé du verbe obéir; participe passé du verbe obéir; grammaire française; orthographe.
- [...] la multinationale du meuble a donc obéit* aux diktats d’un pays qui, encore aujourd’hui, maintient la femme dans une condition qui se nomme par un un* nom et un seul : l’esclavage.
(Serge Truffaut, dans Le Devoir du 9 octobre 2012.)
Le participe passé du verbe obéir, ce n'est pas obéit, qui ferait obéite au féminin, mais obéi, sans t; au passé composé, on écrit donc j'ai obéi, tu as obéi, il ou elle a obéi... :
[...] la multinationale du meuble a donc obéi aux diktats d’un pays qui, encore aujourd’hui, maintient la femme dans une condition qui se nomme par un nom et un seul : l’esclavage.
La forme obéit existe, mais elle correspond à la troisième personne du singulier du présent de l'indicatif et du passé simple : Il lui obéit au doigt et à l'œil.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
* À 17 h 20, je vois que les deux fautes ont été corrigées.
« La femme tunisienne… – L’apartheid » : http://www.ledevoir.com/international/actualites-internat...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
02:53 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
08 octobre 2012
À l'avance pour s'avancer
- [...] obligation de s'inscrire à l'avance pour s'avancer au micro [...]
(François Bourque, dans Le Soleil du 13 septembre 2012.)
Je suggérerais :
[...] obligation de s'inscrire à l'avance pour se présenter au micro [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« La sécurité à l'hôtel de ville » : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/20...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:28 Publié dans On ne se relit jamais trop | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
07 octobre 2012
On paufine le texte
Paufiner ou peaufiner; orthographe.
- [...] car on paufine le texte que le quotidien va publier [...]
(Jean-François Lisée dans son blogue, le 1er octobre 2012.)
On écrit peaufiner, et non paufiner; cela tient au fait que le verbe, au sens propre, signifie « nettoyer avec une peau de chamois », selon le Petit Robert :
[...] car on peaufine le texte que le quotidien va publier [...]
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Cher Journal : Mon Anglo listening day » : http://jflisee.org/cher-journal-mon-anglo-listening-day/
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
01:58 Publié dans Cultiver le doute, On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française
06 octobre 2012
Ils réagissent comme il s'agissait d'une surprise
- On a beaucoup accusé le gouvernement de Pauline Marois de précipitation depuis qu’il a affirmé, sitôt élu, qu’il fermerait Gentilly-2, décision officialisée mercredi. Dans la région de Bécancour, bien des gens réagissent comme il s’agissait là d’une surprise, comme si le gouvernement avait fondé sa décision sur du vent, comme si rien ne pouvait être dit avant qu’Hydro-Québec n’ait produit un xième rapport sur le sujet.
(Josée Boileau, dans Le Devoir du 4 octobre 2012.)
Il serait souhaitable d'éliminer la répétition (et il faut insérer la conjonction si, bien entendu) :
On a beaucoup accusé le gouvernement de Pauline Marois de précipitation depuis qu’il a affirmé, sitôt élu, qu’il fermerait Gentilly-2, décision officialisée mercredi. Dans la région de Bécancour, bien des gens réagissent comme si c'était une surprise, comme si le gouvernement avait fondé sa décision sur du vent, comme si rien ne pouvait être dit avant qu’Hydro-Québec n’ait produit un xième rapport sur le sujet.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Gentilly-2 – La seule option » : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/360640/la-seule-...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
03:19 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
05 octobre 2012
« Soit » et les éléments de l'alternative
Soit marquant l'alternative; grammaire française; syntaxe.
- Il a aussi montré du doigt trois ingénieurs, suspendus sans solde depuis mardi, qui auraient soit facilité le trucage des appels d’offres, soit la réclamation d’« extras » sur les chantiers.
(Bryan Miles, dans Le Devoir du 4 octobre 2012.)
Les éléments de l'alternative introduits par la conjonction soit doivent exercer la même fonction. Les ingénieurs n'auraient pas soit facilité, soit la réclamation; ils auraient plutôt facilité soit le trucage, soit la réclamation :
Il a aussi montré du doigt trois ingénieurs, suspendus sans solde depuis mardi, qui auraient facilité soit le trucage des appels d’offres, soit la réclamation d’« extras » sur les chantiers.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Montréal annule 75 millions en contrats » : http://www.ledevoir.com/politique/montreal/360687/montrea...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
06:29 Publié dans On ne se relit jamais trop, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
04 octobre 2012
Ce qu'elle a de plus pure
- Son propos touche à l'âme de l'humanité dans ce qu'elle a de plus noble et de plus pure.
(Mario Cloutier, dans La Presse du 22 août 2012.)
Les adjectifs noble et pur se rapportent au pronom démonstratif ce, représenté par le relatif qu'. Ce étant un neutre, l'accord se fait au masculin, comme dans les exemples suivants :
[...] les uns avaient, en conséquence, sous l'impulsion de saint Bernard, aggravé la règle dans ce qu'elle a de plus strict et de plus dur [...] (Huysmans dans le Trésor de la langue française informatisé, à l'article « accort ».)
Non pas le monde, avec ses tentations vulgaires et, au bout du compte, la même pauvreté recouverte d'un peu de dorure, mais la noblesse dans ce qu'elle a de plus pur. (Giono dans le Trésor, à l'article « dorure ».)
Il fallait écrire :
Son propos touche à l'âme de l'humanité dans ce qu'elle a de plus noble et de plus pur.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« 26 lettres et un philosophe : éloge de la lenteur » : http://www.lapresse.ca/cinema/201208/21/49-3159-26-lettre...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
05:16 Publié dans Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
03 octobre 2012
Un artiste d'origine nicaraguayen
D'origine suivi d'un adjectif; orthographe d'accord.
- [...] un artiste gai d’origine nicaraguayen qui voulait se réfugier au Canada.
(Guillaume Bourgault-Côté, dans Le Devoir du 26 septembre 2012.)
L'adjectif s'accorde avec origine :
Il est d'origine française, irlandaise. (Petit Robert.)
[...] un artiste gai d’origine nicaraguayenne qui voulait se réfugier au Canada.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Big Brother conservateur? » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/360058/big-broth...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:44 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
02 octobre 2012
L'intérêt réside au ton choisi
Résider à quelque chose, résider dans quelque chose; choix de la préposition; grammaire française; syntaxe.
- L’intérêt de la lettre et de la vidéo ne réside pas dans la ferme opposition de la Chambre aux mesures annoncées, opposition parfaitement légitime, mais plutôt au ton choisi, très offensif, alors même que le gouvernement est, lui, en mode solutions.
(Jean-François Lisée dans son blogue, le 29 septembre 2012.)
Je lis dans le Petit Robert que le verbe résider peut s'employer au sens figuré pour dire « exister habituellement, se trouver » en telle personne ou en telle chose. D'après les exemples proposés dans les dictionnaires généraux que j'ai sous la main, le complément est introduit, en pareil cas, au moyen des prépositions dans ou en :
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. (Déclaration des droits de l'homme, dans le Petit Robert.)
L'ordre idéal des peuples réside dans leur bonheur. (Camus, dans le Petit Robert.)
La Constitution de Servius Tullius fait résider la puissance suprême dans l'assemblée du peuple. (Mérimée, dans le Lexis.)
C'est en cela que réside le vrai courage. (Barthélemy, dans le Lexis.)
La difficulté, le problème, la question réside en/dans. (Trésor de la langue française informatisé.)
La faute a résidé dans une mauvaise répartition des risques, qui furent accumulés sur un seul client débiteur. (Baudhuin, dans le Trésor.)
Monsieur Lisée a eu raison d'écrire « ne réside pas dans la ferme opposition »; il aurait dû introduire le deuxième complément de la même manière :
L’intérêt de la lettre et de la vidéo ne réside pas dans la ferme opposition de la Chambre aux mesures annoncées, opposition parfaitement légitime, mais plutôt dans le ton choisi, très offensif, alors même que le gouvernement est, lui, en mode solutions.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« "Indécent et immoral" : De la différence entre le lobby et la politique » : http://jflisee.org/indecent-et-immoral-de-la-difference-e...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
04:29 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias
01 octobre 2012
Elle s'inscrit en faux avec cette analyse
S'inscrire en faux avec quelque chose, s'inscrire en faux contre quelque chose; choix de la préposition; grammaire française; syntaxe.
- L’équipe éditoriale du Globe s’inscrit en faux avec cette analyse.
(Manon Cornellier, dans Le Devoir du 29 septembre 2012.)
Je ne trouve pas dans les dictionnaires courants la construction s'inscrire en faux avec quelque chose, mais plutôt s'inscrire en faux contre quelque chose, qui signifie « nier la valeur de quelque chose » (Trésor de la langue française informatisé), « y opposer un démenti, une dénégation » (Petit Robert), « en contester vigoureusement la vérité, l'exactitude » (Lexis) :
S'inscrire en faux contre une déclaration, une interprétation. (Lexis, à l'article « faux ».)
Il s'inscrit en faux contre tous les bruits qui courent sur lui. (Lexis, à l'article « inscrire ».)
La ministre s'est inscrite en faux contre cette affirmation d'un journaliste, qu'elle prétend inexacte. (Multidictionnaire, à l'article « inscrire ».)
[...] il y a encore mille autres cas [...] où la psychologie, en un mot, s'inscrit en faux contre la grammaire. (Jankélévitch dans le Trésor, à l'article « faux ».)
Dans l'exemple ci-dessous, on s'inscrit en faux contre quelqu'un :
Je m'inscris en faux, quant à moi, contre les interprètes de la pensée de Barrès et contre ses commentateurs, sur le chef de l'amitié. (Blanche dans le Trésor, à l'article « inscrire ».)
Il aurait fallu écrire :
L’équipe éditoriale du Globe s’inscrit en faux contre cette analyse.
Line Gingras
Traductrice agréée (OTTIAQ, ATIO)
Québec
« Revue de presse – L’effet Trudeau. Déjà! » : http://www.ledevoir.com/politique/canada/360324/l-effet-t...
Il n'y a pas que ce que l'on dit; la manière dont on le dit, c'est un message aussi.
07:04 Publié dans Cultiver le doute, Questions de langue | Lien permanent | Tags : langue française, journalisme, presse, médias